Les Associations LGBTQI++ en Tunisie

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Tous les droits humains sont universels, interdépendants, indivisibles et intimement liés. L’orientation sexuelle et l’identité de genre font partie intégrante de la dignité et de l’humanité de toute personne et ne doivent pas être à l’origine de discriminations ou d’abus ».

Aujourd’hui, à l’heure où le pays s’engage dans le pluralisme politique et se dote d’outils et de mécanismes de démocratisation, la société civile constitue une composante fondamentale dans le combat pour la défense et la promotion des droits humains sur la base des principes d’égalité et de non-discrimination. En effet, la société civile s’érige de plus en plus en force de proposition et de pression dans le processus d’élaboration des textes juridiques et des politiques nationales. Elle contribue ainsi à animer le débat public et à forger l’opinion publique notamment en matière de promotion des droits humains. C’est ce rôle grandissant des associations qui explique l’intérêt de cette étude visant à éclairer la question de l’activisme LGBTQI ++ en Tunisie à travers l’analyse de la situation des associations qui agissent pour la défense et la promotion des droits des personnes LGBTQI++.

Il s’agit d’un diagnostic de la situation réelle de l’engagement associatif en la matière : prendre sa mesure, saisir ses spécificités et ses obstacles, les déconstruire et les analyser pour assurer un activisme plus soutenu et durable dans la défense des droits humains des personnes LGBTQI++. Ceci suppose de procéder à une analyse qualitative susceptible de révéler les caractéristiques de cette dynamique associative dans la mouvance de défense des droits humains et d’évaluer sa pérennité et son impact sociétal et politique.

Cette analyse portera sur les caractéristiques de l’activisme des associations LGBTQI++ en focalisant sur l’affirmation identitaire, la nature de leurs actions et les obstacles et entraves potentiels à leur engagement (les entraves juridiques, la stigmatisation, la discrimination…). Il s’agit à la fois de produire une connaissance de ces nouveaux acteurs associatifs atypiques et d’ouvrir une perspective d’actions et de changements juridiques et sociaux.