Dans une interview accordée à Wafa Ben Haj Omar, coordinatrice senior des programmes à la Heinrich Boll Stiftung, le conseiller politique du parti Nidaa Tounes, M. Borhen Bssais, répondant à une question sur les droits des personnes LGBTQI++ et l’abrogation de l’article 230, a affirmé que « Nous, à Nidaa Tounes, sommes contre la chasse à l’Homme sous prétexte de l’orientation sexuelle des citoyen-nes ! »
M. Bssais a énuméré les initiatives et les décisions qu’il a qualifiées de « courageuses » de son parti et du chef de l’état en évoquant l’annulation de la circulaire 75 interdisant le mariage de la Tunisienne à un non-musulman, le débat tant attendu sur la question de l’égalité successorale, la réforme de la loi 52 et l’octroi aux juges d’un pouvoir discrétionnaire selon les termes du dossier pour éviter les peines de prison ferme, ainsi que la formation de la commission des libertés individuelles et de l’égalité.
Interpellé sur la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie, une des principales revendications des associations promouvant les libertés individuelles, partenaires de la Heinrich Boll Stiftung, M. Bssais a expliqué que « nous ne sommes plus en 1956. Le pays ne peut être modernisé de façon volontariste et les souhaits de la société civile et des politiques ne peuvent l'emporter sur les contraintes sociales et culturelles. Ce pays a des traditions ». Il a ajouté que la « Tunisie est maintenant une démocratie et que l’annulation de l’article 230 doit répondre aux exigences de la majorité des citoyen-nes, afin de mettre fin à l’approche descendante en matière de réforme législative ».