5. Elinor Ostrom et les huit principes de gestion des communs

En Bref

Découvrez comment Elinor Ostrom a révolutionné notre compréhension de la gestion des ressources communes en développant huit principes clés. Cet article explore ces principes et illustre comment ils peuvent être appliqués dans divers domaines. Rejoignez-nous pour un voyage inspirant à travers la pensée d'une pionnière de la théorie économique moderne.

Elinor Ostrom et les huit principes de gestion des communs

1. Les limites des communs doivent être clairement définies. Il faut impérativement spécifier les conditions d’accès pour tel ou tel individu à telle ou telle ressource. La communauté bénéficiaire doit être délimitée, autrement la ressource risque d’être exploitée par tout le monde.

1.  En tant que commoner, je sais reconnaître les ressources dont je dois prendre soin et les personnes avec qui je partage cette responsabilité. Les ressources des communs sont celles que nous créons ensemble, que nous protégeons comme des dons de la nature, ou celles que tout le monde peut utiliser.

2. Les règles doivent s’adapter au contexte local. Il n’y a pas d’approche type pour gérer les communs. Les règles doivent être établies et adoptées par la communauté locale, en prenant en compte les besoins écologiques de la région.

2.  Nous utilisons les ressources communes que nous créons et celles dont nous prenons soin. Nous utilisons les moyens (temps, espace, technologie, quantité d’une ressource) disponibles dans un contexte donné. En tant que commoner, je suis convaincu de la proportionnalité du rapport entre mes contributions et les avantages que je reçois.

3. La prise de décision participative est cruciale. Les gens ont plus tendance à suivre les règles qu’ils ont contribué à mettre en place. Il importe donc d’engager le plus de personnes possibles dans le processus décisionnel. 

3.  Nous établissons ou modifions nos propres règles et décidons nous-mêmes de nos engagements ; et chaque commoner peut participer à ce processus. Nos engagements visent à créer, à maintenir et à préserver les communs dans le but de répondre à nos besoins.

4. Les communs doivent être supervisés et surveillés. Une fois les règles établies, les communautés doivent trouver les moyens de vérifier si elles sont respectées. Il faut impérativement que chacun engage sa responsabilité et réponde de ses actes.

4.  Nous nous assurons nous-mêmes du respect de ces engagements, et parfois nous demandons à ceux en qui nous avons confiance de nous aider à atteindre cet objectif. Nous réévaluons constamment la pertinence et l’utilité de nos engagements.

4. Les sanctions doivent être graduelles lorsque les règles sont enfreintes au sein du commun. Ostrom a remarqué que bannir les personnes en infraction suscite et nourrit généralement le ressentiment. Pour qu’un commun puisse fonctionner, la communauté doit mettre en place un système de sanctions graduelles, par exemple en donnant des avertissements et des amendes ou en discréditant la personne de manière informelle.

5.  Nous élaborons les règles appropriées pour gérer les violations. Nous déterminons la légitimité de la sanction et son type selon le contexte et la gravité de l’infraction.

5. Il faut disposer de moyens accessibles pour résoudre les conflits lorsqu’ils surviennent au sein d’une communauté. Les modes de résolution des conflits doivent être informels et abordables pour tout le monde.

6. Chaque commoner doit disposer de l’espace et des moyens nécessaires à la résolution du conflit. Nous œuvrons à résoudre les conflits entre nous, d’une manière accessible et directe.

7. Les communs doivent avoir un statut légal, d’où l’importance du droit d’organisation. Les communs peuvent être confrontés aux barrières légales des autorités locales qui contestent leur légitimité.

7.  Nous décidons de notre réglementation, et les autorités extérieures le respectent.

8. Les communs fonctionnent mieux lorsqu’ils s’inscrivent dans un réseau plus large. Certains communs peuvent être gérés à l’échelle locale, tandis que d’autres ont besoin d’une plus grande coopération régionale. Par exemple, un réseau d’irrigation peut dépendre d’une rivière dans laquelle d’autres communautés puisent en amont.

8.  Nous réalisons que chaque commun fait partie d’un grand tout. Ainsi, une meilleure coordination de la gérance et une coopération plus large requièrent l’engagement de diverses institutions, travaillant à différentes échelles.

Elinor Ostrom's Design Principles Explained: Bottom-Up Strategies for Environmental Governance (Comprendre les principes de conception de Elinor Ostrom : stratégies ascendantes pour la gestion environnementale)

2. Elinor Ostrom's Design Principles Explained: Bottom-Up Strategies for Environmental Governance - Vanya Bisht

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Elinor Ostrom's Rules for Radicals: Cooperative Alternatives beyond Markets and States, by Derek Wall (Les règles de Elinor Ostrom pour les radicaux : Alternatives coopératives au-delà des marchés et des États par Derek Wall)

https://www.plutobooks.com/9780745399355/elinor-ostroms-rules-for-radicals/