La Sécularisation du Droit Au Maghreb Post-Indépendant
« LA SÉCULARISATION DU DROIT AU MAGHREB POST-INDÉPENDANT : Une étude comparative entre la Tunisie, l’Algérie et le Maroc »
La sécularisation du droit est au coeur de la lutte pour les droits et libertés. Le droit, les droits humains, ne peuvent être pensés qu’en passant de l’expression d’une volonté divine à l’expression d’une volonté humaine. En choisissant un sujet portant sur la sécularisation du droit au Maghreb post-indépendant, Marwen Bouassida nous transporte dans un monde voulant libérer la pensée humaine du pouvoir religieux. Dans le monde Chrétien d’abord où le concept est né pour sortir de l’emprise de l’Eglise, et dans le monde Musulman ensuite où l’effort de la sécularisation reste à démontrer.
C’est à cette lourde tâche que Marwen Bouassida s’est consacré pendant cinq années de travail régulier et acharné.
La thèse de Marwen Bouassida portant sur la sécularisation du droit au Maghreb post-indépendant est parmi les rares thèses où on peut lire 596 pages avec beaucoup d’intérêt, où on peut apprendre, douter, vérifier, comparer…
La qualité scientifique exceptionnelle de cette thèse n’est plus à démontrer. Avec plus de 80 pages de bibliographie, plus de 386 pages d’annexes, les ressources que l’auteur de la thèse met entre nos mains sont de valeur inestimable. Qu’est-ce qui caractérise la sécularisation du droit au Maghreb post-indépendant ?
Telle est la question posée par Marwen Bouassida. En cela, l’approche paradigmatique de la sécularisation est reprise pour présenter dans une première partie la différenciation fonctionnelle dans laquelle le droit se trouve autonomisé par rapport à la religion et dans une seconde partie la différenciation topique dans laquelle les significations religieuses présentes dans le droit se trouvent de plus en plus acculées dans la sphère privée pour libéraliser la sphère publique.
Dans la première partie de cette thèse, la différenciation fonctionnelle est étudiée à l’aune de l’autonomisation du droit en tant qu’à la fois un phénomène normatif symbolique et un phénomène social spécifique. Le premier phénomène s’autonomise par rapport à la religion à travers sa rationalisation et son imprégnation par des significations séculières. Le second phénomène s’autonomise par rapport à la religion à travers l’altération de l’infrastructure de la norme religieuse et sa substitution par une autre de la norme séculière.
Dans la seconde partie de cette thèse, la différenciation topique est étudiée à l’aune de la séparation des sphères sociales en sphère publique et en sphère privée. Dans cette séparation, les significations religieuses présentent dans le droit perdent de leur importance dans la sphère publique grâce à la consécration des libertés religieuses et la neutralité de l’administration et s’atténue dans la sphère privée grâce à la libéralisation économique et l’apparition d’une conception moderne de
la famille.
La thèse de Marwen Bouassida présente une analyse de l’étendue et des limites de la sécularisation du droit et présente ses réalisations et ses échecs dans une perspective comparée. Il est à noter également qu’elle étudie le droit en action dans ses différentes phases, de la préparation en passant par la législation jusqu’à son application jurisprudentielle, quand c’est nécessaire et disponible. Il est à noter aussi que cette thèse met le phénomène de la sécularisation du droit dans son contexte historique, intellectuel, social et politique et elle est par ce biais interdisciplinaire.
Le lecteur de la thèse de Marwen Bouassida, peut facilement percevoir aussi bien la validité scientifique de l’analyse que sa profondeur. Le lecteur peut également détecter un esprit tourmenté mais curieux, rebelle mais rationnel.
Pre. Salwa Hamrouni
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Table of contents
PREFACE 3
I. LE CADRE RÉFÉRENTIEL 9
A. Le cadre conceptuel 11
1. Un aperçu historique sur la sécularisation 11
2. La définition synthétique de la sécularisation 15
3. La définition analytique de la sécularisation 17
a. La macro-sécularisation 18
b. La méso-sécularisation 19
c. La micro-sécularisation 20
4. La transposition de la sécularisation au droit 21
a. Une mise au point épistémologique 21
b. Une mise au point ontologique 22
5. La distinction de la sécularisation des concepts proches 23
a. La laïcisation / la laïcité 23
b. Le sécularisme 27
c. La civilité du gouvernement / la civilité de l’État 29
d. La modernisation / la modernité 33
B. Le cadre contextuel 36
1. Le cadre spatial : Le Maghreb 36
a. La prépondérance de l’Islam 37
b. La coexistence du judaïsme 44
c. La concurrence du berbérisme 49
2. Le cadre temporel : la postindépendance 56
a. La postindépendance et le postcolonial 57
b. La postindépendance et le décolonial 61
II. LE CADRE OPÉRATIONNEL 65
A. L’intérêt de recherche 66
B. La méthodologie de recherche 67
C. La problématique de recherche 68
D. L’hypothèse de recherche 69
III. LES CONCLUSIONS DE LA RECHERCHE 71
IV. RENVOIS BIBLIOGRAPHIQUES 77