La Tunisie, avec ses environ 60 îles et îlots apparents dans le paysage côtier, souffre du fléau du plastique. En effet, la pollution par le plastique est frappante à perte de vue, et c’est dans ce cadre que nous allons évoquer le cas des deux îles tunisiennes, Djerba et Kerkennah.
Djerba est caractérisée par un tourisme de masse saisonnier,
avec plus de 117 hôtels. Elle est considérée comme étant un
pôle touristique important avec environ 1 870 million de touristes
en 2018. Cette attractivité touristique génère une forte pression
sur l’environnement et les ressources naturelles. D’après les municipalités
de Midoun et de Houmet Souk, la contribution des hôtels
en quantité des déchets est estimée entre 35% et 40% de la quantité
totale générée dans l’île durant l’année, dont la fraction plastique
représente 11%.
La surproduction des déchets, surtout pendant l’été, entraîne une
forte présence de déchets plastique dans la nature et sur les plages,
surtout après la fermeture de la décharge contrôlée de Guellala
en 2012 et la perturbation du système de collecte municipale. En
l’absence de solution durable et d’une vision claire pour résoudre
le problème à Djerba, le système de mise en balle, proposé comme
solution provisoire en 2014, n’a pris fin qu’en avril 2019, sans préparer
le terrain pour une solution définitive de traitement.
Le coût de la dégradation de l’environnement de Djerba due aux
déchets ménagers a atteint 14,1 millions de DT en 2014. Le résultat
moyen est équivalent à 1,1% du PIB de Djerba et 0,02% du PIB national
de Tunisie en 2014. En plus, les pertes d’opportunité qui auraient pu
être une source de revenus additionnelle aux budgets municipaux et
au Trésor public (recyclage, etc) s’élèvent à 3,7 millions de DT (Selon
SWEEP-Net).
Dans les îles touristiques, le tri sélectif dans les hôtels est une
opération qui parait simple, puisque les diverses fractions de
déchets sont déjà triées par les différents départements. Toutefois, sa
généralisation nécessite une bonne organisation des acteurs impliqués
et une efficience pour garantir l’obtention de bons résultats.
Parmi les éléments encourageants, c’est que l’opération de tri est
avantageuse au secteur hôtelier car elle permet de réduire les coûts de
collecte, d’enfouissement et d’investissement dans des technologies
de valorisation. De même, elle ouvre de nouvelles opportunités aux
sociétés de collecte et de recyclage.
En plus, cela représente un atout pour les entreprises touristiques
pour obtenir les labels et les certifications écologiques nationales et
internationales.
Dans ce contexte, un projet a été lancé par le ministre des affaires
locales et de l’environnement en 2018 ayant comme objectif le
démarrage du tri sélectif à la source dans toute l’île de Djerba,
visant à la fois le secteur hôtelier, les 3 municipalités de Djerba et les
restaurateurs. Si bien que le plan de communication au tri sélectif à la
source est en cours de réalisation, l’aspect opérationnel et toujours en
discussion et très peu de progrès ont été notés jusqu’à ce jour.
En parallèle, des projets pilotes de sensibilisation citoyenne
ont démarré en 2019 dans les villages de Mezraya, Cedghiane et
Guichaine à Houmet Souk à Djerba avec l’association Amal Ghizen,
selon une approche participative.
Kerkennah est un archipel, avec un périmètre de 160
kilomètres, situé à environ 20 kilomètres de Sfax. L’île est connue
par sa vulnérabilité au changement climatique et sa fragilité face
à l’élévation du niveau de la mer et à l’érosion côtière. S’ajoutant à
cela, le problème du plastique a émergé durant les dernières années
comme un sérieux fléau menaçant l’île et son écosystème marin.
En effet, le nombre des visiteurs augmente en liaison avec la
saison, d’où la quantité des déchets générés est estimée à 15 tonnes
par jour pendant l’hiver et de 30 à 35 tonnes par jour pendant l’été.
Les déchets collectés dans l’île sont enfuis dans cinq décharges impliqués
et une efficience pour garantir l’obtention de bons résultats.
Parmi les éléments encourageants, c’est que l’opération de tri est
avantageuse au secteur hôtelier car elle permet de réduire les coûts de
collecte, d’enfouissement et d’investissement dans des technologies
de valorisation. De même, elle ouvre de nouvelles opportunités aux
sociétés de collecte et de recyclage.
En plus, cela représente un atout pour les entreprises touristiques
pour obtenir les labels et les certifications écologiques nationales et
internationales.
Dans ce contexte, un projet a été lancé par le ministre des affaires
locales et de l’environnement en 2018 ayant comme objectif le
démarrage du tri sélectif à la source dans toute l’île de Djerba,
visant à la fois le secteur hôtelier, les 3 municipalités de Djerba et les
restaurateurs. Si bien que le plan de communication au tri sélectif à la
source est en cours de réalisation, l’aspect opérationnel et toujours en
discussion et très peu de progrès ont été notés jusqu’à ce jour.
En parallèle, des projets pilotes de sensibilisation citoyenne
ont démarré en 2019 dans les villages de Mezraya, Cedghiane et
Guichaine à Houmet Souk à Djerba avec l’association Amal Ghizen,
selon une approche participative.
Kerkennah est un archipel, avec un périmètre de 160
kilomètres, situé à environ 20 kilomètres de Sfax. L’île est connue
par sa vulnérabilité au changement climatique et sa fragilité face
à l’élévation du niveau de la mer et à l’érosion côtière. S’ajoutant à
cela, le problème du plastique a émergé durant les dernières années
comme un sérieux fléau menaçant l’île et son écosystème marin.
En effet, le nombre des visiteurs augmente en liaison avec la
saison, d’où la quantité des déchets générés est estimée à 15 tonnes
par jour pendant l’hiver et de 30 à 35 tonnes par jour pendant l’été.
Les déchets collectés dans l’île sont enfuis dans cinq décharges anarchiques,
puisque la décharge contrôlée de Mellita, construite depuis 2010 est fermée
à cause d’un problème foncier. De même,
le système national de collecte des matériaux recyclables Eco-lef ne
fonctionne pas convenablement sur l’île avec uniquement 7 tonnes
de plastique collectées en 2018 (PET et PEHD). La même quantité est
d’ailleurs collectée par les privés actifs hors Eco-lef.
La municipalité de Kerkennah n’a pas les moyens financiers et
logistiques pour nettoyer les côtes de l’ile, caractérisées par le manque
des plages sableuses, ce qui rend le nettoyage mécanique difficile.
Afin d’identifier les déchets existant sur les plages des îles
Kerkennah, des compagnes d’échantillonnage ont été effectuées
durant l’été 2019 sur sept plages des îles Kerkennah, en se basant
sur la méthode appelée OSPAR, sur une ligne de 100 m de la plage
à chaque station.
L’opération d’identification des déchets sur les côtes de
Kerkennah montre que le plastique est la fraction dominante dans
toutes les zones d’échantillonnage. Il est représenté principalement
par les bouteilles en plastique, les bouchons et les sacs bretelles. Il est
aussi à souligner la forte présence des déchets de pèche, surtout les
filets et nasse en plastique.
Aujourd’hui, un nombre d’équipements de pêche en plastique
comme les filets et les nasses, sont perdus ou abandonnés par les
pêcheurs, causant ainsi une pollution marine, une dégradation
esthétique des plages et un impact conséquent sur la faune et la
flore qui est dans certains cas fatale. Les nasses en plastiques moins
chères et plus résistantes qui prennent de plus en plus la place des
nasses traditionnelles à base de feuilles de palmier, est le parfait
exemple qui illustre comment le plastique est en train de gagner du
terrain dans les engins de pêche à Kerkennah et dans d’autres zones
côtières tunisiennes. Ces nouveaux matériaux sont souvent fabriqués
par les pécheurs eux même, et sont abandonnés dans la mer après
un certain temps d’utilisation. Comme conséquence, le plastique se
dégrade en particules fines et cause la mort de plusieurs spécimens
de mammifères marins et de poissons.
De plus, selon l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture
(FAO), s’il est abandonné ou perdu dans la mer, le filet peut continuer
à pêcher seul pendant des mois et parfois des années en tuant sans
distinction des poissons et d’autres animaux. Il leur faudrait ensuite
600 ans pour pouvoir se désintégrer complètement.
D’une part, cette pollution pourrait avoir un impact de taille sur
le tourisme et sur l’image de la destination. D’autre part, la pollution
plastique peut engendrer la contamination de la chaîne alimentaire
suite à l’ingestion des particules en plastique par les poissons, par la
plupart des espèces de plancton, mais aussi d’organismes filtreurs
comme les moules ou les huîtres.
Dans le but d’assurer une pérennité dans la gestion efficace et
efficiente des déchets dans les îles Tunisiennes, on doit adopter des
stratégies dynamiques, tenant compte du site. Il faudrait que
l’infrastructure de traitement, de valorisation ou d’enfouissement
des déchets générés dans les îles soit mise en place
pour instaurer le tri sélectif à la source.
Les frais de gestion des déchets doivent être révisés pour tous les
générateurs afin de participer au soutien financier des autorités.
L’infrastructure de collecte et de recyclage doit être renforcée
dans les îles pour appuyer ces activités. A cause du coût élevé de
transport, cette activité doit être appuyée par l’Etat pour encourager
les petites sociétés actives dans le secteur et pour assurer sa durabilité.
Pour le cas des îles Kerkennah, où l’activité de collecte par les «
Barbéchas » est faible, le développement d’un système de consigne
pour le recouvrement des bouteilles en plastiques pourrait
représenter une solution pour augmenter le taux de collecte.