La biodiversité et la crise de la COVID-19, qu’en est-il pour la Tunisie ?

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La pandémie de la COVID-19 a provoqué ces derniers mois des changements profonds dans nos comportements, surtout que plus de la moitié des humains était forcée de rester chez elle. 

Il est utile de rappeler que de nombreuses pandémies (peste porcine africaine, Ebola, hépatite E, nouvelles variantes de grippes, dont H1N1, H1N2v, H3N2v…) ont pour origine la migration d’agents pathogènes du milieu naturel vers les espaces occupés par les humains. 

La déforestation, la destruction des habitats, mais aussi la consommation de produits animaux non domestiques, permet la transmission de zoonoses d’origine naturelle aux humains. La disparition des barrières entre les espèces vivant dans leurs milieux naturels et les humains favorise ces transmissions. Une fois transmis aux humains (des espèces naturelles ou des animaux domestiques), leur passage d’homme à homme devient alors très probable[1].

 
Cerastes cerastes, the superstar, Jebil National Park

I. Leçons tirées de la pandémie  

Hormis le fait que le néolibéralisme soit accusé d’être la source de l’émergence de maladies auxquelles l’humanité fait désormais face –mais probablement aussi dans l’avenir-, les zoonoses sont issues d’un contact direct entre les humains et des espèces vivant dans leur milieu naturel. Le recul des barrières entre l’espèce humaine et les espaces naturels favorisera le développement de nouvelles zoonoses. Ces situations sont surtout avantagées par le développement de l’agriculture industrielle qui ne cesse de se développer au détriment des espaces naturels (destruction des forêts asiatiques et africaines pour la plantation du palmier à huile ou défrichement à grande échelle de l’Amazonie pour la production de biocarburants).

La maladie de Lyme est un autre cas de figure de la transmission d’une zoonose d’un animal aux humains, par piqûre de tiques qui transfèrent aux humains une bactérie. Elle se manifeste par plusieurs signes cliniques (cutanés, rhumatologiques et neurologiques). Cette maladie est actuellement en expansion. Les humains sont contaminés lors d'une rencontre avec les tiques qui se trouvent en particulier dans les milieux boisés humides avec sous-bois en broussailles; au printemps et en automne. Elles sont situées dans le tapis végétal à moins d'un mètre de hauteur.

Le chikungunya est un autre cas de zoonose, consistant en la transmission d’un virus par des moustiques (moustique tigre). Elle provoque une fièvre élevée accompagnée de fortes douleurs articulaires associées à une raideur, ce qui donne aux malades une attitude courbée très caractéristique. Les réservoirs du virus, présents en Afrique et en Asie, sont principalement des singes et d’autres vertébrés (Lémuriens et chauves-souris). Le moustique tigre, vecteur de la maladie, s’est établi dans divers continents (dont l’Italie et le sud de la France) à la faveur des transports aériens. Nous sommes dans le cas d’une expansion d’une maladie dont la seule cause est liée aux activités humaines. Désormais, comme dans le cas de la COVID-19, la transmission des maladies se fait très rapidement, à la faveur d’un monde globalisé.

Pour ce qui concerne la Tunisie, citons le cas de la leishmaniose, maladie parasitaire provoquée par un insecte (phlébotome). Elle prend deux formes, la leishmaniose cutanée, caractérisée par des lésions ulcérées, localisées sur les parties découvertes du corps et qui guérissent en général spontanément en laissant des cicatrices, et la leishmaniose viscérale qui est la forme la plus grave. Elle se manifeste par de la fièvre, anémie, amaigrissement, gonflement du foie… Cette dernière maladie est mortelle en l’absence de traitement.

Tous les exemples cités plus haut démontrent combien nous sommes vulnérables à ces maladies dont l’humanité est entièrement dépourvue quand elles émergent. La continuité des modes de production actuels et le développement de l’agrobusiness sont autant de menaces pour l’émergence de nouvelles pandémies qui risquent d’être de plus en plus virulentes. Les grandes unités d’élevage intensif sont en effet des sources potentielles de transmission de maladies émergentes. L’absence de reproduction des animaux d’élevage destinés à la consommation humaine (poulets en l’occurrence ou encore d’autres espèces, tels que le porc) les empêche de développer une immunité face aux agents pathogènes qu’ils pourraient contracter.

Chameleon, Bouhedma National Park

Si les chauve-souris ou les pangolins ont cette fois été accusés d’être la source de transmission de la COVID-19, cela signifie tout simplement que la consommation d’animaux ou de leurs produits du milieu naturel (gibier) pourraient potentiellement être à l’origine de l’apparition de nouvelles maladies. L’intrusion dans les habitats des chauves-souris (grottes) est une des causes potentielles d’infection pour ceux qui le font sans être protégés, animés par le seul « désir de découverte » et complètement inconscients du risque qu’ils prennent pour eux et pour les personnes avec qui ils sont en contact. Une simple ballade dans une prairie au moment des activités des tiques pourrait avoir des conséquences graves sur la santé de ceux qui ne se soucient pas de se protéger contre l’attachement des tiques à leur corps. Certains pays informent leurs citoyens et leurs prodiguent des conseils simples pour ne pas laisser les tiques se fixer sur leurs corps. Il s’agit tout simplement de vérifier, au retour d’une sortie, si des tiques ne se sont pas accrochées au corps.

Pour ce qui concerne la Tunisie, la destruction des écosystèmes et des habitats naturels sont des phénomènes récurrents que nous vivons tous les jours. La crise actuelle a démontré, par ce qui s’est passé à Aïn Sallam[2], l’action destructrice de certains, animés par l’appât du gain facile et aux dépens de la nature, la forêt en l’occurrence. Les défrichements à grande échelle de certains écosystèmes (steppes d’alfa par exemple) sont malheureusement continus, et dont les conséquences sur la perte de biodiversité ne sont pas encore évalués.

Les changements climatiques en cours sont de réelles menaces pour la perte de la biodiversité, mais aussi pour la propagation de certaines zoonoses[3]. C’est le cas par exemple du paludisme, une maladie potentiellement favorisée par l’élévation de la température ou aussi l’extension de la leishmaniose, une autre maladie en nette expansion géographique dans le pays.

La meilleure réponse face à l’accroissement des zoonoses dans notre environnement est la préservation de la biodiversité qui, par l’interaction entre les organismes naturels vivants, permet de réduire le risque de la transmission des agents pathogènes aux humains. Il ne faut surtout pas négliger les efforts de surveillance et d’analyse des différents éléments pouvant constituer des sources de transmission d’éléments pathogènes aux humains (sites d’élevage, eaux de boisson ou de baignade, eaux usées réutilisées en agriculture…), pour s’assurer de l’absence de foyers de contagion et les confiner au plus vite –au cas où ils apparaissent. La rapidité des réponses est garante de limiter les possibilités d’expansion d’affections handicapantes pour les personnes affectées.

Oak Trees, Amdoun

Faire face aux changements climatiques, à l’érosion de la biodiversité et à l’émergence de nouvelles zoonoses constitue au fait un seul et même axe de lutte nous permettant de vivre en bonne intelligence avec notre environnement. Il est à rappeler la possible expansion d’agents vecteurs de maladies, favorisée par la hausse des températures (moustiques par exemple) et la transmission potentielle de germes portés par des oiseaux migrateurs ou même les animaux domestiques.

II. Etat des lieux de la biodiversité en Tunisie

La biodiversité, ou diversité biologique, comprend trois dimensions : celle des écosystèmes, des espèces et de leur diversité génétique. Ce terme a été introduit par la Convention sur la Biodiversité (connue sous le nom de CBD, ou CDB), issue du Sommet de la Terre qui a eu lieu à Rio de Janeiro en 1992. Ce Sommet a été organisé par les Nations Unies, vingt ans après celui de Stockholm et qui a marqué l’intérêt du public aux sujets liés à l’environnement.

Dans le cadre de cette Convention, la Tunisie a réalisé le premier inventaire des ressources biologiques en 1998, suivi d’une mise à jour en 2008. Depuis plus de vingt ans déjà, l’état des connaissances sur la diversité biologique du pays a été établi et a pointé des lacunes que nous peinons encore à combler…

Conventions ratifiées par la Tunisie et relatives à la biodiversité

La Tunisie a ratifié, en plus de  la CBD, une série de Conventions liées à la biodiversité dont les plus importantes sont les suivantes :

  • La Convention de Ramsar, ou Convention relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau. Rappelons qu’une zone humide est définie comme tout site couvert, de façon temporaire ou permanente, d’eau douce ou saumâtre,
  • La Convention de Washington, connue sous le nom de CITES, relative au commerce international des espèces naturelles de faune et de flore menacées d'extinction,
  • La Convention de Bonn, relative aux espèces naturelles migratrices,
  • La Convention de Barcelone, relative à la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée et les protocoles qui lui sont annexés,
  • La Convention relative à la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (UNESCO),

Bref, les différentes Conventions ratifiées par le pays l’engagent à respecter une série d’obligations exigées par les différents textes. Parmi ces engagements, citons la désignation d’un point focal de chacune de ces Conventions. Ainsi deux administrations se chargent de l’application des différentes Conventions. Il s’agit de la Direction Générale des Forêts (Conventions de Ramsar et la CITES, ainsi que de la Convention de Bonn). Le reste des Conventions relève des obligations du Ministère de l’Environnement. Nous n’avons pas idée sur les représentants des Conventions de Barcelone et de ses protocoles annexes, ainsi que celle de l’UNESCO.

État des connaissances de la biodiversité en Tunisie

Dans ce qui suit, nous présenterons l’état des connaissances relatives à la biodiversité terrestre.

La végétation naturelle

Concernant la végétation naturelle, la diversité de notre flore est relativement bien connue, sauf que nous ne disposons pas d’un herbier national. Cependant, de nouvelles espèces continuent à être décrites, aussi bien pour le pays que pour la science. La distribution spatiale des différentes espèces nécessite d’être précisée et mise à jour continuellement. Les plans d’action pour la restauration ou la conservation d’espèces rares et/ou menacées aux échelles globale et nationale n’existent pratiquement pas. Les causes de la raréfaction des espèces végétales sont liées essentiellement à la destruction des habitats (dessèchement des zones humides, sécheresses prolongées, pâturage excessif, urbanisation…) en plus de leur exploitation directe (coupe de bois, arrachage pour différents usages…).

 

hymenoptera Biodiversity and Eucalyptus flowers, Bouhedma National Park

Un des problèmes auxquels la Tunisie fait face est celui des espèces exotiques et invasives. En effet, de nombreuses espèces ont été introduites comme plantes d’ornement ou arbres d’alignement ont commencé à envahir les milieux naturels, hors de tout contrôle (Lantana camara par exemple). Le plus grand danger vient surtout des espèces invasives introduites avec les semences. C’est le cas notamment de la morelle jaune, une Solanacée qui envahit les agroécosystèmes en particulier et occupe parfois la totalité de l’espace. Le problème des espèces invasives étant l’absence d’une structure chargée de suivre leur dynamique spatiale et de programme spécifique pour limiter leur expansion.

La faune naturelle

Globalement, les connaissances relatives à la faune naturelle sont très fragmentaires et insuffisantes pour assurer leur conservation sur le long terme. En effet, nombreux groupes d’invertébrés sont totalement inconnus, même si des efforts d’inventaire ont été fournis notamment pendant la période coloniale. Ceci est d’autant plus important que ces groupes renferment un grand nombre d’espèces endémiques du pays ou de la région nord-africaine. Si de nouvelles espèces continuent à être décrites, elles le sont souvent par des équipes non nationales.

Les Vertébrés sont « mieux » connus dans le sens où les connaissances qui leurs sont liées sont mises à jour plus ou moins régulièrement. Les groupes les mieux connus sont les Oiseaux, les Amphibiens et les Reptiles. Les Mammifères, quant à eux, souffrent d’un manque drastique de travaux même si les dernières années, certains travaux ont commencé à s’y intéresser.

Le plus grand handicap par rapport à ces groupes, c’est les outils d’analyse de leur diversité, notamment les études génétiques, car la Tunisie ne dispose pas encore de laboratoire où peuvent être réalisés des travaux de systématique moléculaire et, même si des travaux de ce genre y sont menés, ils le sont souvent avec des équipes étrangères. Ces outils ont permis de décrire des espèces cryptiques (rainette de Carthage) ou de préciser le statut de certaines d’entre-elles (loup doré africain au lien du chacal doré par exemple). Cependant, nombreux taxons endémiques décrits de la Tunisie ne sont connus que d’un seul spécimen (vipère de Boehm) ou d’une seule station (Gerbillus jamesi), mais dont la distribution précise dans le pays n’a pas été encore précisée ou mise à jour. Nous demeurons encore tributaires de l’avancement des travaux concernant pratiquement toutes les espèces de Vertébrés, surtout en systématique moléculaire.

Golden African Wolf, Dghoumes National Park

L’absence de Muséum d’Histoire Naturelle en Tunisie est un grand handicap pour faire avancer les connaissances relatives aux espèces vivant en Tunisie. Le Musée de Salammbô, dédié essentiellement à la faune marine, aurait pu évoluer en Muséum d’Histoire Naturelle. Seulement que ce genre d’idée n’est pas encore à l’ordre du jour, d’autant plus que dans cette perspective, un changement des statuts et des profils des chercheurs devrait être envisagé. La seule perspective dans ce sens, au vu du contexte, est de tenter une coopération régionale avec nos voisins pour créer une institution commune. Remarquons que ce problème se pose également pour l’Algérie et le Maroc. Il est à souligner qu’un Muséum d’Histoire Naturelle aura pour mission d’abriter les collections d’espèces vivantes et fossiles, tant animales que végétales, et qu’il donnerait une grande impulsion à la recherche. Rappelons aussi que les espèces endémiques de la région sont déposées dans des Muséums étrangers, et qu’il est très difficile pour les chercheurs nationaux des différents pays du Maghreb de les étudier !

Une problématique émergente au cours des dernières années est l’étude de l’impact des changements climatiques sur la distribution spatiale des espèces vivant en Tunisie. Là aussi, l’absence de bases de données spatiales sur la répartition des différentes espèces constitue un des handicaps pour faire avancer ces connaissances, d’autant plus qu’elles exigent d’être menées par des spécialistes d’horizons différents n’ayant pas l’habitude de travailler ensemble. L’existence –formelle- d’Observatoires n’est pratiquement pas fonctionnelle, dans le sens où ces institutions ne fédèrent pas tous les acteurs concernés par la conservation de la biodiversité, notamment les institutions académiques. D’ailleurs, certains projets se sont arrêtés suite au tarissement des financements (Centre d’Information sur la Biodiversité)… La fiabilité des informations recueillies pose problème lorsque les institutions chargées de les recueillir ne sont pas associées à des académiciens.

Bref, il y a encore du chemin à parcourir pour une maîtrise des connaissances relatives à la biodiversité. Les moyens financiers manquent cruellement à la recherche fondamentale qui n’attire plus les jeunes. Les travaux de terrain deviennent de plus en plus difficiles, en raison du manque, voire de l’absence des moyens logistiques pour pouvoir les réaliser et assurer une connaissance fine de la dynamique spatio-temporelle de pratiquement toutes les espèces.

L’espoir vient du fait que nombreux jeunes ont commencé à s’intéresser à la diversité des espèces qu’abrite le pays, mais nous sommes encore loin de pouvoir contribuer à l’avancement des connaissances dans certaines disciplines… C’est le cas notamment de l’ATVS (Association Tunisienne de la Vie Sauvage) ou d’autres associations dans lesquelles des jeunes s’engagent (AAO, Association Les Amis des Oiseaux)…

III. Quelles perspectives ?

De cette crise, et en relation avec la biodiversité et les maladies émergentes, des changements d’attitude sont à observer afin de limiter les interactions entre les humains et les sources de contamination. Les éléments de solution, pour faire face aux différentes crises, comprennent, entre autres :

  • Appuyer les efforts de la recherche pour une meilleure connaissance de la biodiversité et le développement rapide de solutions appropriées en situation de crise ;
  • Assurer l’intégrité des écosystèmes naturels et de la conservation de la biodiversité qu’ils abritent ;
  • Adopter une agriculture respectueuse de la nature et de l’environnement. Ce mode de production assure une résilience face aux changements climatiques, favorise la conservation de la biodiversité et limite l’expansion des maladies transmises de l’animal à l’homme ;
  • Limiter de la consommation du gibier pouvant être une source de contamination des humains par des agents pathogènes se trouvant dans les animaux et absents chez eux ;
  • Maintenir un espace minimum entre les installations humaines et les milieux naturels. Les contacts avec les espèces non domestiques pourraient en effet être source de transmission d’agents pathogènes ;
  • Assurer une surveillance de l’environnement, afin de détecter l’installation d’espèces vecteurs de maladies (insectes, rongeurs…) encore inconnues en Tunisie ;
  • Assurer une surveillance continue des sources potentielles de contamination des humains par des agents pathogènes, notamment les élevages intensifs et les industries de transformation des produits alimentaires ;
  • Renforcer le respect des Conventions internationales traitant de la biosécurité, du commerce des espèces non domestiques et de la surveillance des espèces migratrices ;
  • Adopter des mesures efficaces de lutte contre le braconnage et la déforestation et assurer l’évolution de la législation en vigueur et sa mise en conformité avec les engagements internationaux que le pays se doit de respecter.
  • Mettre en place des bases de données spatiales concernant la biodiversité, les vecteurs et les réservoirs de maladies. Ces outils sont indispensables pour suivre leur expansion ou contraction dans l’espace et le temps et permettraient d’orienter les efforts de conservation ou de lutte appropriées ;
  • Mettre à jour nos stratégies d’adaptation face aux changements climatiques et orienter les politiques vers davantage de résilience face à ces changements ;
  • Mettre en place un Conseil scientifique national regroupant des spécialistes de différentes disciplines, afin qu’il soit en mesure de mettre en place des stratégies de gestion des crises potentielles, sachant qu’on fera face à des situations inédites et le plus souvent complexes…

 


[3] Voir MEDD/MSP/GTZ, 2009. Stratégie d’Adaptation du Secteur de la Santé au Changement Climatique, Tunis, 70 p.

Ou encore

Cramer W., Guiot J., Fader M., Garrabou J., Gattuso J.-P., Iglesias A. , Lange M. A., Lionello P., Llasat M. C., Paz S., Peñuelas J., Snoussi M., Toreti A., Tsimplis M. N. & Xoplaki E., 2018. Climate change and interconnected risks to sustainable development in the Mediterranean. Nature Climate Change, DOI: 10.1038/s41558-018-0299-2

Bartlow A. W., Manore C., Xu C., Kaufeld K. A., Del Valle S., Ziemann A., Fairchild G. & Fair J. M., 2019. Forecasting Zoonotic Infectious Disease Response to Climate Change: Mosquito Vectors and a Changing Environment. Vet. Sci., 6: 40. DOI: 10.3390/vetsci6020040

Gray J. S., Dautel H., Estrada-Peña A., Kahl O. & Lindgren E., 2008. Effects of Climate Change on Ticks and Tick-Borne Diseases in Europe. Interdiscip Perspect Infect Dis., 2009:593232. DOI: 10.1155/2009/593232