Comme chaque année, le dernier rapport du Forum Economique Mondial (World Economic Forum) vient d’être publié, quelques jours seulement avant la tenu de la 48ème réunion annuelle, du 23 au 26 janvier 2018.
La ville de Davos (Suisse), accueillera ainsi un bon nombre des chefs d’Etats, dont le président français Emanuel Marcon, la chancelière allemande Angela Merkel, la première ministre britannique Theresa May et le premier ministre canadien Justin Trudeau. Le président américain, Donald Trump est aussi attendu à Davos, ce qui représentera une première depuis Bill Clinton en 2000.
La réunion de cette année porte le slogan de « Construire un avenir commun dans un monde fracturé » et entend mettre le point sur les inégalités et les fractures mondiales.
Chaque année, le rapport du WEF interroge un panel de 1000 experts et décideurs sur les risques majeurs auxquels le monde sera confronté dans les mois à venir. Le rapport de 2018 confirme que les risques environnementaux ont pris de l'ampleur ces dernières années et qu’ils se trouvent même au cœur des préoccupations. Ainsi, sur les 5 risques globaux en termes de probabilité et les 5 risques globaux en termes d’impact, nous trouvons 3 risques environnementaux qui se répètent dans chaque catégorie et qui sont, les évènements météorologiques extrêmes, les catastrophes naturelles ainsi que l’échec de réduction des émissions de Gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques.
Ces conclusions ne sont ni surprenantes, ni inattendues puisque depuis 2011, de plus en plus de risques à caractère environnemental prennent place dans la classification hiérarchique des risques du WEF. Notons qu’en 2010 aucun risque environnemental ne figurait dans les rapports du WEF.
Les résultats apparaissent à la suite d’une terrible année 2017 tristement remarquable. En effet, il s’agit de la 3ème année la plus chaude depuis 1880 derrière 2016 l’année de tous les records et 2015, deuxième année la plus chaude. De plus, en termes de dommages, 2017 a connu un bilan très lourd avoisinant le double du cout des pertes économique de 2016 enregistrées par les catastrophes naturelles et qui étaient de 188 milliards de dollars.
Parmi les autres risques auxquels l’humanité fait face, le rapport évoque l’accélération de la perte de la biodiversité, la pollution de l’air, les problèmes liés au sol et à l’eau, les problèmes climatiques (adaptation et atténuation), sans oublier les difficultés du passage à une économie à bas carbone.
Outre l’interconnexion, les risques susmentionnés affectent sérieusement d’autres types de risques classés sous d’autres catégories comme par exemple l’impact sur la crise de l’eau qui, si bien qu’elle est considérée par le WEF comme risque social, elle pourrait figurer parmi les risques environnementaux.
Le rapport du WEF de cette année place donc les risques environnementaux au cœur des débats aux cotés d’autres problèmes majeurs comme les cyberattaques et les menaces des armes à destructions massive. Toutefois, la question qui se pose est si les chefs d’Etats vont prendre au sérieux la situation mondiale délicate ? Ou bien allons-nous assister comme lors de nombreux autres sommets à des personnes qui bavardent et puis s’en vont, permettant ainsi aux riches de s’enrichir davantage et aux pauvres de s’appauvrir ?