Le présent dossier est le résultat du travail réalisé par Nidhal Attia et Olfa Chebaane de hbs-Tunis, ainsi que les deux consultantes Wafa Hmadi et Taissir Khalaf.
Environ quatre mois après l’élection du président de la République et alors que la Tunisie attend toujours la formation d’un gouvernement et la présentation d’une feuille de route, la Fondation Heinrich Böll (hbs) en partenariat avec Inkyfada revient sur les programmes des candidat·es sur le plan écologique.
Car depuis le début de la campagne électorale, le 2 septembre 2019, le débat s’est limité essentiellement aux questions économiques, sociales, sécuritaires ou liées à la politique étrangère. La question écologique est loin d’être à l’ordre du jour.
Sommaire de l'analyse:
I. Analyse des élections présidentielles
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Pénurie et problèmes d’eau : Absence de stratégie et maladresses nucléaires
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Du renouvelables à tout prix, sans indicateurs ni objectifs chiffrés
II. Analyse des élections législatives
Dans cette analyse, hbs entend interpeller l’opinion publique sur l’urgence de la situation en Tunisie et rendre compte du manque d’engagement des élu·es à ce sujet, compte tenu de leurs programmes électoraux ou de leurs interventions médiatiques à la télévision et à la radio. Les éléments de réponse énoncés lors des trois débats télévisés ont également été pris en considération.
Des pistes de réflexion et des propositions vertes concrètes et approfondies seront également détaillées, pour rappeler aux élu·es l’importance du volet environnemental, le but n’étant pas de faire prévaloir un·e élu·e ou ancien·ne candidat·e sur un·e autre.
Au-delà de ses prérogatives spécifiques, le président de la République doit être garant de la sécurité des citoyen·nes, de l’application de la loi et du respect de la Constitution. Il est ainsi responsable des risques environnementaux qui compromettent l’avenir des Tunisien·nes.
Si le soleil brûle en été et la pluie inonde les villes dès l’automne, la situation environnementale en Tunisie est alarmante. En plus d’une situation énergétique déficitaire, les eaux viennent à manquer, les déchets s’accumulent formant d’immenses collines, le littoral recule, grignoté par l’effet de l’érosion, la désertification gagne du terrain et la superficie des forêts rétrécit.
Il est plus qu’urgent de placer l’environnement au coeur des débats politiques, loin des solutions ponctuelles, des demi-mesures, des politiques attentistes ou des discours mensongers. Car le pire est à craindre.
Green political program برنامج سياسي أخضر - hbs Tunis
Watch on YouTubePour autant, lors de la campagne électorale, très peu de candidat·es ont évoqué ou traité sérieusement le volet environnemental, révélant une incompréhension ou une ignorance manifeste des liens entre l’économie, le social et l’écologie. Car la crise socio-écologique ne touche pas qu’une partie de la population et ne saurait être séparée du volet économique. Au contraire, elle en fait intrinsèquement partie.
Ainsi, traiter l’urgence écologique permettrait non seulement d’assurer une bonne gestion des ressources mais aussi de créer de l’emploi, améliorer le bien-être et la santé de chacun·e et renforcer les libertés et la solidarité. Les luttes menées pour l’eau, l’air, l’énergie ou encore le climat mobilisent et doivent être suivies de mesures concrètes. Le président de la République doit se saisir sérieusement de ces questions et partager avec les Tunisien·nes des propositions concrètes et des projets réalistes pour y faire face, afin de les rassurer.
Globalement, les sujets environnementaux n’ont pas bénéficié d’une attention marquante lors de la campagne électorale. Les interventions étaient pour la plupart timides, brèves, ambigües, confuses et peu développées. Les quelques tentatives de diagnostics exprimées sont restées superficielles, tandis que les notions basiques liées à l’environnement n’étaient pas maîtrisées.
Pénurie et problèmes d’eau : Absence de stratégie et maladresses nucléaires
Le dossier de l’eau et sa gestion rationnelle fait partie des questions écologiques cruciales et pressantes. Avec moins de 400m³ par habitant et par an, la Tunisie doit gérer la pénurie d’eau qui s’installe depuis des années et qui s’ajoute à l’état déplorable des infrastructures de retenues et de transfert d’eau, notamment des barrages.
En Tunisie, les ressources en eau conditionnent plusieurs secteurs économiques clés comme l’agriculture, le tourisme et l’industrie, et la notion de sécurité hydrique a été inscrite dans plusieurs programmes électoraux, dont ceux de Mongi Rahoui, Hamma Hammami, Hamadi Jebali et Abdelfatteh Mourou. Si Moncef Marzouki a insisté sur l’importance de cette problématique, il n’a développé aucune vision ou stratégie pour y remédier.
Interrogé à ce sujet lors des débats télévisés, la réponse de Mohsen Marzouk était des plus surprenantes. Selon l’ancien candidat du mouvement Machrouu Tounes, l’impact de la rationalisation de la consommation d’eau ne sera effectif qu’à court terme. M. Marzouk estime par ailleurs que si la désalinisation de l’eau de mer est trop coûteuse, il serait envisageable de recourir à l’énergie nucléaire... une énergie qui freinerait la transition écologique et dont l’impact possiblement dévastateur sur la santé et l’environnement est fortement décrié, notamment depuis les catastrophes de Tchernobyl (1986) et de Fukushima (2011).
Le dessalement comme technique de production d’eau potable est donc loin d’être la solution.
Elle se trouve contestée par certain·es chercheur·ses à cause de son caractère énergivore, coûteux et polluant. Cette technique devrait constituer un dernier recours, une fois évaluées les performances et l’utilité des quatre stations déjà installées. Quant au nucléaire, il doit être totalement écarté.
Mais la crise de l’eau en Tunisie, ne se limite pas uniquement à l’accès à l’eau potable. Elle se traduit aussi par l’état des barrages, les pertes dans la gestion et l’alimentation en eau potable, l’assainissement et le traitement des eaux usées, ainsi que les pertes dans les réseaux d’irrigation agricoles, un secteur qui consomme à lui seul environ 80% des ressources en eau.
Enfin, les inondations régulières en automne et en hiver de plusieurs villes tunisiennes, révèlent l’incapacité des réseaux d’évacuation actuels à charrier les eaux pluviales et la nécessité de moderniser ces infrastructures vétustes. Mais les ancien·nes candidat·es et élu·es tardent à faire ce constat et à rendre applicable ce qu’énonce l’article 44 de la Constitution:
“Le droit à l’eau est garanti. Il est du devoir de l’État et de la société de préserver l’eau et de veiller à la rationalisation de son exploitation’’.
La situation hydrique très critique risque ainsi de s’aggraver dans les années à venir avec l‘augmentation de la demande et les effets des changements climatiques. L’importance de l’enjeu et l’ambition de l’objectif méritaient que le sujet soit plus approfondi.
Quant aux candidat·es soutenu·es par des partis politiques, ils et elles n’ont pas exprimé leur intention de pousser vers l’adoption d’une version juste du projet de code des eaux, en actualisation depuis 2009.
Une politique agricole isolée et superficielle
La question de la sécurité alimentaire et des semences locales a été évoquée dans les programmes de Moncef Marzouki, Hamma Hammami, Mohsen Marzouk, Abdelfatah Mourou, Néji Jalloul et Seifeddine Makhlouf. Pour autant, ce sujet très prisé n’a fait l’objet d’aucune stratégie détaillée s’adressant autant aux agriculteurs·trices, qu’aux producteurs·trices, distributeurs·trices et aux consommateurs·trices.
Si le problème de la sécurité alimentaire est très peu ressenti actuellement en Tunisie, il sera incontournable, dans les prochaines années.
Mais avec une certaine démagogie, les élu·es et ancien·nes candidat·es ont le sujet du seul point de vue agricole, alors qu’il est aussi lié à la pénurie d’eau, aux diminutions des terres agricoles, à la désertification ou encore aux effets des changements climatiques.
À ce propos, Lotfi Mraihi, souhaite protéger les agriculteurs·trices et préserver leur dignité, sans proposer de mesures pour s’opposer à l’exode rural ou pallier la réticence des jeunes et des diplômé·es à travailler dans le secteur agricole. Par ailleurs, seuls Néji Jalloul, Hamma Hammami, et Seifeddine Makhlouf ont osé s’attaquer à l’agriculture industrielle et prôner la reconversion vers une agriculture biologique, ainsi que le recours aux semences tunisiennes locales. Les questions liées à l’interdiction des OGM et à l’utilisation de produits chimiques sont, quant à elles, restées orphelines.
La question de la souveraineté alimentaire (qui consiste en un accès à une alimentation saine et de qualité, produite avec des méthodes durables grâce à une réglementation et des politiques nationales adéquates) a été largement commentée à travers les positions des candidat·es concernant l’ALECA (Accord de libre échange complet et approfondi). À l’instar de Lotfi Mraïhi, Ilyes Fakhfakh et Abdelkarim Zbidi, la quasi majorité s’est prononcée contre la signature de cet accord entre la Tunisie et l’Union européenne, préférant une version plus équitable et profitable à la Tunisie. Youssef Chahed, chef du gouvernement sortant, et Mehdi Jomâa, étaient quant à eux, plus ou moins favorables à la reprise des négociations.
Changement climatique, une question qui effraie
Le changement climatique est un problème transversal faisant l’objet de vifs débats partout dans le monde et qu’il est difficile de réduire à un seul niveau d’action publique. Les rapports officiels des ministères tunisiens font considèrent la Tunisie comme étant particulièrement vulnérable à l’impact de ces changements. Un point sur lequel les ancien·nes candidat·es ne semblaient pas alerté.es.
Sans politique claire et bien définie, il est du devoir du nouveau président de la République d’avoir une réflexion approfondie sur les enjeux liés au changement climatique. Les priorités politiques en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’adaptation face à leurs effets et de besoins en termes de financement de projets doivent être établies très rapidement. Pendant la campagne électorale, Moncef Marzouki s’est dit soucieux du changement climatique et de ses effets, mais il s’est limité à ce constat, sans préciser les mesures et politiques qu’il aurait pu envisager.
Comment la Tunisie se prépare-t-elle à subir et à faire face aux conséquences ingérables du changement climatique ? Les gouvernements successifs n’ont pas répondu à cette question, tandis qu’ancien·nes candidat·es et élu·es ne sont pas plus rassurant·es.
La gestion des déchets, complètement ignorée
Étrangement, lors de la campagne, il n’y a eu aucune réaction ni commentaires sur la problématique de gestion des déchets qui défigure les espaces publics, ni sur la politique tunisienne dans ce secteur.
La pollution la plus visible et celle qui touche les citoyens dans leur quotidien a ainsi été occultée par tou·te·s les ancien·nes candidat·es sans exception.
Alors même que la gestion des déchets ménagers et la polémique suscitée après l’incendie de la décharge de Borj Chakir en juin 2019, symbole de notre politique de collecte, de traitement et de recyclage insuffisante et inefficace, aurait pu être un des sujets majeurs de l’élection.
Il est urgent de trouver une alternative à l‘enfouissement et de promouvoir le tri et la valorisation des déchets, tout en prenant en considération le secteur informel.
Du renouvelables à tout prix, sans indicateurs ni objectifs chiffrés
Activité générée par des petites et moyennes entreprises, isolation des logements impliquant des milliers d’artisans et autres créations d’emploi, les énergies renouvelables ne semblaient pourtant pas intéresser les candidat·es. Seuls Youssef Chahed et Ilyes Fakhfakh se sont arrêtés sur ce point très important. Certes, ils ont mis l’accent sur leur volonté de développer massivement le secteur des énergies renouvelables, mais n’ont ni évoqué la substitution de notre dépendance aux énergies fossiles, ni leur opposition aux énergies non-conventionnelles ni même un objectif chiffré à moyen ou à long terme en matière de renouvelable.
Une vision compatible aux objectifs déjà fixés par la Tunisie, à savoir 30% de renouvelables en 2030, doit être mise en place, alors même que les derniers chiffres communiqués ne font état que d’une part de 3%*.
*Le dernier chiffre mentionné dans le guide détaillé du Ministère de l'Industrie et des PMEs (Mai 2019) et le Plan Solaire Tunisien publié par le PNUD (Mars 2018)
De plus, à mesure que les objectifs s’accroissent, de nouveaux défis apparaissent, comme ceux de la reconversion des industries fortement consommatrices d’énergie, de la valorisation des métiers liés à la transition énergétique, ou de la création de formation et de centres d’apprentissage.
Les candidat·es n’ont pas non plus évoqué le besoin d’un fonds de dépollution qui servira à accompagner les Tunisien·nes dans la transition énergétique, la reconversion des moyens de transport en commun et l’isolation des bâtiments. Le même fonds pourrait servir lors de catastrophes climatiques ou d’épisodes extrêmes.
Une diplomatie environnementale très timide
Le président de la République en tant que chef de l'État est, le représentant de la nation, et le symbole de son unité. Il est le garant de l’indépendance et de l’unité de la nation, dont il garantit l’indépendance et la continuité. Il est le garant de l’intégrité du territoire national. Il veille au respect de la Constitution, (Extraits des Articles 72 et 77 de la Constitution).
Une politique diplomatique occultant l’environnement serait, sans aucun doute, en contradiction avec les traités internationaux ratifiés par la Tunisie, à l’instar de l’Accord de Paris sur le Climat ou les Objectifs du Développement Durable.
La détermination des politiques générales dans les domaines des relations étrangères (Art. 77) et la nomination de diplomates (Art.78) font partie des prérogatives indiscutables du président de la République, selon la Constitution tunisienne. Ce dernier se doit donc d’élaborer une diplomatie qui veille au respect des principes environnementaux lorsqu’il s’agit de défendre nos intérêts, notamment lors des sommets régionaux ou internationaux.
Pour l’instant, il apparaît clairement que la Tunisie fait profil bas, sans chercher à imposer ou à faire connaître ses priorités en tant que pays très vulnérable, ni à faire respecter ses lignes rouges, comme l’importance de la prise en considération des populations vulnérables dans les actions d’adaptation.
Ainsi, les intérêts du pays ne sont pas défendus lors des réunions annuelles sur le climat (dans le cadre de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Climat) ou d’autres conférences internationales comme celles portant sur la biodiversité ainsi que les sommets de l’Union Africaine.
La diplomatie environnementale tunisienne reste timide et apathique et nécessite d’être révisée afin d’entreprendre de meilleures négociations avec les autres pays arabes, africains ou au niveau international.
Les délégations qui participent aux sommets et conférences d’une telle importance ne semblent pas se soucier de la nécessaire préservation des biens communs, du territoire, de la population et des valeurs du pays. Une Tunisie propre et saine ne sera, par ailleurs, possible qu’en ajoutant aux points déjà évoqués, les principes de justice sociale, de dignité et de solidarité.
Le projet écologique se lie étroitement au projet d’une société émancipée, inclusive qui protège et garantit les droits sociaux de chacun·e, notamment les personnes en situation de handicap, leur accompagnement ou leur prise en considération dans les projets d’aménagement territoriaux.
L’écologie n’est pas qu’un simple discours injecté aveuglément aux promesses électorales.
Face aux crises écologiques auxquelles la Tunisie fait face, les ancien·nes candidat·es à la présidentielle n’ont pas été à la hauteur, comme le montre l’analyse sectorielle de leurs programmes et déclarations. Ils et elles n’ont pas cerné l’ampleur et l’urgence de certaines problématiques vertes, ni leurs ramifications. Les scientifiques, activistes, académicien·nes et citoyen·nes averti·es doivent signaler ce manque flagrant et de l’adresser aux partis politiques, aux élu·es et aux politicien·nes en général.
Pas une grande différence entre les promesses faites à la présidentielle et aux législatives
Tout comme les programmes des candidats aux élections présidentielles, présentant des éléments sur l'intégration de la composante environnementale/écologique, l'analyse présentée ci-dessus expose les positions et avis des candidats concernant plusieurs thématiques. Dans un prolongement à cette analyse, l'équipe hbs a décidé de décortiquer aussi les programmes et promesses électorales de quelques partis politiques et listes indépendantes présentes aux élections législatives du 6 octobre 2019.
Le nombre de listes indépendantes ou de partis étant supérieur à 1500 selon l’ISIE (Instance Supérieur Indépendante pour les Elections), il a été décidé de choisir les partis et listes les plus présentes dans les circonscriptions électorales et qui ont soutenu un candidat aux élections présidentielles :
- Partis politiques: Courant Démocratique, Qalb Tounes, Al Badil, Front Populaire, Ennahdha, Machrouu Tounes, Union Populaire Républicaine (UPR), Parti Destourien Libre (PDL) et Tahya Tounes.
- Coalitions et listes indépendantes : Aich Tounsi, Amal w 3amal, Mowatinoun w Noucharek, Coalition Karama et Coalition Tounes Okhra.
Tous ces partis ou listes n’ont pas forcément publié leurs programmes officiels et il a été impossible d’avoir accès à l’ensemble des programmes complets. Ainsi, concernant l’UPR, la Coalition Karama, Tounes Okhra et Tahya Tounes, l’analyse n’a pu se baser que sur des publications partagées sur les réseaux sociaux.
A travers les programmes officiels et les entrevues téléphoniques, il a été possible d’identifier et de comparer les positions des partis politiques et listes indépendantes concernées par l’étude, ce qui a permis de déterminer les propositions similaires dans des thématiques environnementales et écologiques différentes.
Des représentant·es et des conseiller·es des listes mentionnées ont été contacté·es directement afin de répondre aux questions suivantes (sans réussir à interviewer de représentant·e de Qalb Tounes, PDL et Tahya Tounes) :
1. Les points liés à l’environnement et aux ressources naturelles
Les exemples cités concernent les ressources et richesses naturelles, la gestion des déchets, les réfugié·es climatique, la désertification, l’agriculture biologique, etc.
2. La dégradation de l’environnement
Un intérêt particulier a été donné à trois sous-thématiques, sensibles ou controversées, que sont l’extraction de gaz de schiste, l’énergie nucléaire ou encore le dessalement de l’eau de mer. Des différences de positionnement se remarquent entre les différents partis, listes indépendantes ou coalitions étudiées.
Nous avons choisi de se limiter à 3 questions, pour pouvoir abréger les positions des différents partis et listes indépendantes et avoir une idée claire sur les tendances des futur·es parlementaires concernant les problématiques et thématiques environnementales, étant donné qu’ils et elles auront la responsabilité d’examiner les projets de loi à caractère environnemental.
3. Les secteurs abordés:
NB : Des similarités entre les différentes formations ont ensuite pu être établies selon les différentes thématiques abordées. Il est à noter que ces thématiques regroupent chacune plusieurs sous-thématiques. Ainsi, dans l’infographie ci-dessous, si le Courant démocratique a des similarités avec Aich Tounsi, Amal w 3amal et Al Badil concernant différentes sous-thématiques liées au tissu économique, la réciproque n’est pas forcément vrai. En effet, dans l’exemple choisi, Al Badil n’a de point commun qu’avec le Courant démocratique, mais aucun avec Aich Tounsi et Amal w 3amal.
Légende : lire chaque parti individuellement, que ce soit de manière verticale ou horizontale.
Conclusion générale
L’écologie politique doit avoir sa place dans les élections au même niveau que les autres sujets.
Le changement du visage environnemental en Tunisie ne pourra pas s’opérer immédiatement, car les réformes devraient s’accompagner par des changements culturels très profonds qui toucheraient les comportements et les habitudes des citoyen·nes dans leur quotidien. Il est urgent de s’activer pour faire changer et transformer ces habitudes vis-à-vis de la consommation, la propreté et l’écocitoyenneté. De même, des notions comme le vivre ensemble, le partage des biens communs, le respect de l’autre et la tolérance, sont des sujets de fonds qui s’inscrivent au cœur des politiques vertes et solidaires. Elles doivent être renforcées et placées au centre des préoccupations.
Au-delà des élections quinquennales, l’environnement se pense au quotidien, pour les générations actuelles et futures. Si les ancien·nes candidats et politicien·nes n’ont pas osé affronter le dossier environnemental, il doit être imposé et doit provoquer un changement plus solidaire et engagé.